Juliette Lamber Idées anti-proudhoniennes sur l’amour, la femme et le mariage - Online indir

D. Quelle est la part dinfluence que vous rservez la femme dans la famille R. Comme nos contradicteurs, nous voulons que linfluence de la femme dans la famille soit toujours prsente. Mais nous ajoutons que, pour que cette influence soit salutaire, il faut que la femme acquire la libre possession delle-mme et que lignorance, les prjugs, la superstition, cessent de faire obstacle son dveloppement moral et intellectuel. Lorsque la femme jouira de son autonomie, ses vertus maternelles nauront rien perdu de leur force, mais sa puissance sociale aura augment. Son intelligence, son sentiment, pour irradier plus loin que la famille, nen auront pas moins leur sige et leur foyer dans lesprit de lpouse, dans le cur de la mre. Si la socit nest que la famille agrandie, ce que nous nadmettons pas, la socit tant autre chose que la famille, il faut bien que les lments de la famille se socialisent dans leur double nature ; il faut bien que linfluence de la femme se fasse sentir, comme celle de lhomme, dans le cercle agrandi de leur activit.D. Que dites-vous de lamour R. Je dis que lamour est un attribut essentiel de ltre, et quil est, dans ses manifestations, proportionnel lindividualit vivante qui lprouve. Cela est vrai de ltre humain comme de tous les tres. Chez ltre humain, il slve et se purifie, en passant de la partie animale la partie morale et intellectuelle, slevant et se purifiant mesure que ltre social sclaire et samliore moralement.D. Quelle ide vous faites-vous du mariage R. Le mariage, considr en dehors du sacrement religieux, nest autre chose que la publication dune union librement consentie entre deux individus de sexe diffrent. Lhomme et la femme reprsentent deux rejetons dtachs de deux troncs, de deux familles diffrentes, lesquels sunissent pour former un nouveau tronc, point de dpart dune nouvelle famille.Dans le fait du mariage, je vois les deux conjoints, la famille et la socit